Le kettlebell clean and jerk représente un exercice complet, efficace et dynamique que vous pouvez intégrer à vos séances de renforcement ou de conditionnement. Cet enchaînement fluide de deux mouvements, le clean suivi du jerk, mobilise votre corps de manière globale. Si vous cherchez un exercice capable d’améliorer à la fois votre coordination, votre endurance et votre puissance, vous devez essayer le clean and jerk avec kettlebell. Voici tout ce qu’il faut savoir pour le maîtriser et l’utiliser efficacement dans votre routine.

Présentation de l’exercice
Le kettlebell clean and jerk combine deux mouvements puissants exécutés en continuité. Le clean consiste à faire passer la kettlebell du sol jusqu’à la position de rack (posée contre l’avant-bras au niveau de l’épaule), tandis que le jerk consiste à projeter la kettlebell au-dessus de la tête, bras tendu.
Cet exercice vient du kettlebell sport (ou Girevoy), une discipline où l’on enchaîne ces mouvements pendant plusieurs minutes sans poser la charge. En dehors du contexte compétitif, vous pouvez l’utiliser dans un cadre de renforcement musculaire, de travail cardio ou encore d’entraînement fonctionnel.
Vous pouvez effectuer le clean and jerk avec une seule kettlebell (travail unilatéral) ou deux (travail bilatéral). Ce choix dépend de votre objectif, de votre niveau et du format de séance que vous avez choisi.
Muscles sollicités
Le clean and jerk avec kettlebell active une grande partie du corps. Vous travaillez en synergie, sans isolement musculaire, ce qui rend l’exercice très complet.
Le clean engage principalement :
- les ischio-jambiers et les fessiers pour le mouvement de charnière,
- les lombaires et le grand dorsal pour stabiliser et tirer,
- les épaules, avant-bras et trapèzes pour guider la charge.
Le jerk sollicite davantage :
- les quadriceps, mollets et abdominaux pour le transfert d’énergie,
- les deltoïdes, triceps et muscles scapulaires pour la projection et la stabilisation.
De manière générale, votre tronc reste actif tout au long de l’exercice pour maintenir l’équilibre et protéger la colonne vertébrale. C’est aussi un excellent test pour votre coordination, votre proprioception et votre capacité à générer de la puissance en chaîne.
Différence avec le clean and jerk classique
Vous avez peut-être déjà vu ou pratiqué le clean and jerk en haltérophilie olympique. Bien que les deux mouvements portent le même nom, leur exécution diffère fortement lorsqu’on passe d’une barre à une kettlebell.
Avec une barre, vous devez appliquer une trajectoire linéaire, extrêmement explosive, en gardant les coudes hauts au clean et en fixant la barre sur les clavicules avant de réaliser un jerk puissant.
Avec une kettlebell, la logique change :
- le clean suit un arc de cercle pour que la kettlebell roule autour de l’avant-bras, sans heurter votre poignet (un peu comme avec un sandbag clean)
- le jerk demande un double dip (flexion des jambes avant et après la poussée) pour économiser les épaules.
Autre différence notable : le travail est souvent unilatéral avec les kettlebells, ce qui demande plus de stabilisation. L’amplitude de mouvement est aussi plus courte mais plus fluide.
Vous ne devez pas chercher à reproduire la technique olympique à l’identique. Le clean and jerk avec kettlebell repose sur une gestion du rythme, de la respiration et de la répétition. Vous misez sur la continuité plutôt que sur la performance unique.
Avantages et inconvénients
À ce stade, vous vous demandez peut-être pourquoi intégrer ce mouvement à votre entraînement. Voici les bénéfices, mais aussi les limites du kettlebell clean and jerk.
Pourquoi vous devez l’adopter
Le premier avantage évident, c’est que vous sollicitez tout votre corps en un seul exercice. C’est un gain de temps et une vraie montée en intensité.
Ensuite, vous développez votre endurance musculaire et cardiovasculaire en même temps. Les formats en EMOM (Every Minute on the Minute) ou en AMRAP (As Many Reps As Possible) vous permettent de repousser vos limites en peu de temps.
Le clean and jerk améliore aussi votre coordination intermusculaire, votre équilibre, et met en évidence les déséquilibres gauche/droite, ce qui est essentiel pour éviter les blessures à long terme.
Enfin, vous progressez sur plusieurs plans : explosivité, stabilité, mobilité, grip… Tout cela avec un seul outil.
Un inconvénient à prendre en compte
Soyons clairs : la charge utilisée est limitée. Même si vous utilisez deux kettlebells, le poids total restera faible comparé à une barre olympique. Cela peut frustrer les pratiquants en quête de développement maximal de la force pure.

Mais tout dépend de votre objectif. Si vous cherchez avant tout un renforcement fonctionnel, un travail complet, intense et intelligent, le clean and jerk à la kettlebell reste une excellente option.
Exécution du kettlebell clean and jerk
Entrons maintenant dans le détail. Vous devez soigner chaque étape pour éviter les mauvaises habitudes et tirer le meilleur de cet exercice.
Le clean
Commencez avec la kettlebell entre les pieds. Fléchissez légèrement les genoux, reculez les hanches, saisissez la poignée avec une prise ferme.
Lancez un balancier vers l’arrière pour créer de l’élan, puis poussez avec les hanches en propulsant la kettlebell vers l’avant. Guidez-la pour qu’elle roule autour de votre poignet, sans frapper l’avant-bras. Amenez-la en position rack, contre le torse, le coude collé au corps.
Gardez votre tronc engagé, votre regard droit, et respirez.
Le jerk
Depuis la position rack, fléchissez légèrement les jambes. Préparez une impulsion brève et sèche, puis poussez fort avec les jambes. La kettlebell décolle naturellement.
Accompagnez-la avec le bras, sans tirer, puis descendez à nouveau légèrement sous la charge (second dip) pour la stabiliser overhead.
Redressez-vous, verrouillez le bras au-dessus de la tête, biceps collé à l’oreille. Ramenez ensuite la kettlebell au rack pour recommencer.
Erreurs à éviter
Comme pour tout mouvement technique, vous devez rester vigilant aux erreurs fréquentes qui nuisent à la performance ou favorisent les blessures.
Utiliser les bras au lieu des hanches
Beaucoup de pratiquants débutants tirent avec le bras pendant le clean. Vous devez générer l’élan avec vos hanches, pas vos biceps. Le bras ne sert qu’à guider, jamais à tirer.
Laisser la kettlebell heurter l’avant-bras
Une mauvaise trajectoire du clean provoque un impact désagréable. Vous devez laisser la kettlebell rouler autour de votre poignet, pas claquer. Pour cela, pensez à détendre légèrement la main à la montée.
Oublier de respirer
Le clean and jerk enchaîné peut vite couper le souffle. Respirez en rythme, expirez au jerk, inspirez entre les répétitions.
Ignorer la stabilisation overhead
Une fois la kettlebell en position haute, ne vous relâchez pas. Vous devez verrouiller votre position, stabiliser la charge, et garder le tronc actif pour éviter tout basculement ou extension lombaire.
Exemple de programmation selon vos objectifs
Voici un tableau simple pour adapter votre entraînement en fonction de vos priorités :
Quel format choisir pour votre objectif ?
Objectif | Format de séance | Fréquence conseillée |
---|---|---|
Endurance musculaire | 5 à 10 minutes en EMOM ou AMRAP | 2 à 3 fois par semaine |
Puissance et coordination | 3 à 5 séries de 3 à 5 reps, tempo explosif | 1 à 2 fois par semaine |
Hypertrophie fonctionnelle | 4 × 8 reps par bras, repos 90 s | 2 fois par semaine |
Cardio et perte de gras | Circuits HIIT avec clean and jerk + swings | 3 fois par semaine |
FAQ
Le kettlebell clean and jerk est-il adapté aux débutants ?
Oui, à condition de commencer avec une kettlebell légère et de maîtriser séparément le clean puis le jerk. Vous devez progresser étape par étape.
Quelle taille de kettlebell choisir pour débuter ?
Pour les femmes, commencez avec une kettlebell de 8 à 12 kg. Pour les hommes, 12 à 16 kg selon le niveau. L’objectif est de garder une bonne technique.
Combien de fois par semaine faut-il pratiquer le clean and jerk ?
Deux à trois fois par semaine suffisent pour progresser, surtout si vous combinez cet exercice avec d’autres mouvements polyarticulaires.
Puis-je faire du clean and jerk avec deux kettlebells ?
Oui, à condition d’avoir déjà une bonne maîtrise avec une seule. Le travail avec deux cloches renforce davantage l’intensité et le gainage, mais demande plus de technique.
Peut-on l’utiliser pour brûler des calories ?
Absolument. Associé à des formats de circuits ou des séances à haute intensité, le clean and jerk devient un outil très efficace pour la dépense énergétique.